come back to home

Hier, vendredi, j'ai rempli ma petite voiture jusqu'au plafond, j'ai fait les niveaux, vérifié la pression des pneus et c'est parti! C'était "single to go" et pas "twin to go" comme le veut le nom de ma monture... Bordeaux, sa rocade, son ciel gris, pluvieux, sombre. J'ai compris pendant ce séjour dans l'Ouest, l'expression que l'on prend en exemple à l'école pour définir la comparaison je crois "quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle". Baudelaire aurait-il vécu à Bordeaux? Lourd peut-être pas mais bas, oui. Je suis éreintée. Je roule en tentant de me maintenir éveillée et vigilente. J'écoute la radio, je chante, je mange des maltesers périmés... Finalement arrêt dodo une heure après mon départ. Une bonne petite sieste dans la voiture, rien de tel pour repartir en pleine forme (avec les genous en vrac car vous l'aurez compris, j'ai une petite voiture et des jambes, ma foi, plutôt longues!). Je dépasse Toulouse, et je roule jusqu'au département de l'Aude. Soudain, tout change : le ciel semble reprendre sa taille, sa profondeur, sa hauteur, sa luminosité normale, naturelle, habituelle!! La lumière de cette fin d'après-midi est splendide. Je m'arrête encore sur une aire (ou j'apprends à la radio que l'auteur des Bienveillantes qui s'était vu refuser la nationalité française il y a qq temps, l'a obtenu finalement juste après son goncours... Ca alors! Quelle coincidence! Les gars ont ré-examiné son cas) Je quitte le parking et je grimpe à pied sur une butte (une mini-colline en quelque sorte). Mes pas écrasent des tissus végétaux desquels se dégagent alors les odeurs de mon enfance. Thym, fleur d'amandier, pins... Le mistral souffle. Le mistral, enfin. Il me décoiffe et je détache mes cheveux pour les laisser danser librement. Les pétales blancs des fleurs d'amandiers sont décrochés par les bourrasques et troublent ma vision. Je me crois dans un film. Je me sens bien. Je me sens chez moi comme après une très longue absence. Je me couche sur l'herbe piquante des forêts dégradées du Sud de la France. Je touche cette terre. Mes racines sont ici. Des minutes passent. Le bleu profond du ciel, presque insolent, en ce mois de mars. Je reprends la route... On the road again à ma manière, of course! Des heures... Béziers, Montpellier, Nîmes, Aix, St Maximin... La nuit est tombée. La maison est vide et gelée. Mes deux petites bêtes noires m'accueillent, un peu farouches, puis plus du tout. C'est bon de rentrer.

Comments

[staffie]

tes deux petites betes noires ? des chats ?